"Si toutes ces grèves que l'ami Roussard m'a vendues étaient mises bout à bout celà ferait une belle côte d'or." hm cahours |
HENRI
MAURICE CAHOURS
Peintre.
Paris (13°) 2 juillet 1889 - Cagnes-sur-Mer 21 décembre 1974.
Il
fréquentait les Beaux-Arts dAmiens, en même temps
que le lycée ; il termina ses études à Lille.
Arrivé sur la Butte en 1911, il a habité la Maison de
Mimi Pinson (auj. emplacement du château deau, rue du Mont
Cenis), et se consacra désormais à la peinture.
Durant la guerre, il servit au 8e Chasseurs à pied (126e R.I.).
Et en 1916, Cahours se maria, par procuration, avec Hélène,
fille du sculpteur Frédéric Debon.
Après la guerre, le couple sinstalla rue Berthe, dans le
studio de Pissarro, et fit alors connaissance avec tous les peintres
de la Butte ; cétait aussi lannée du début
de ses séjours à Douarnenez.
Cahours participa au Salon des Artistes Français en 1920, deux
ans plus tard aux Indépendants, il continua ses envois jusquen
1942.
La galerie Terrisse lui organisa une exposition en 1923, ainsi que la
galerie Georges Petit, dirigée par André Schller,
en 1930 et 1931. Il exposa dans de nombreuses villes de province jusquen
1942, année du décès de sa femme, il cessa alors
de montrer ses uvres pendant plusieurs années.
Il était cependant présent à lexposition
itinérante Montmartre en Alger, en 1948, organisée
par Madeleine Horst, avec les peintres, anciens et récents, de
la Butte, qui se renouvela en 1951, sous le titre Montmartre de
jadis à aujourdhui.
On le trouvait au 19, rue Gabrielle, au moins jusquen 1939, dans
un grand atelier. Dans les années 20, Maurice Cahours fut nommé
directeur des Beaux-Arts de la Commune Libre du Vieux-Montmartre.
A ce titre, il a été associé à la création
de la cité dite Montmartre aux Artistes, au 189 de
la rue Ordener. Le succès venu, il sinstalla dans la maison-atelier
du 2bis, rue Cortot ; cette adresse figure dans le catalogue du Salon
des Indépendants, où il exposa, en 1928, deux uvres
les Brûleurs de goémon (Notre-Dame de la Joie),
et Bénédiction de la mer à Douarnenez,
ainsi que dans celui du Salon des Artistes Français en 1930,
où il présenta deux vues de Pouldavid. Peintre dans la
lignée de Marquet, il sétait consacré aux
marines bretonnes ; il avait acheté, vers 1955, une maison aux
Petites Dalles, en Normandie, là où Monet avait séjourné
en 1880.
Il a peint aussi les vieilles rues de Montmartre.
Le père Cahours, grand, légèrement courbé,
la casquette de marin vissée sur une tête aux traits anguleux,
et lil malicieux, aimait appeler lami de rencontre
mon fils.
Cétait une des figures marquantes du Montmartre de laprès-guerre,
ami de Labric, de Clochette, de Pomme, habitué de chez Barbe,
copain de Derain, de dEsparbès, de Favrel et de tous les
personnages hors série que Montmartre semblait attirer dans les
années 50.
Le
13 décembre 1965, il sétait remarié avec
Albertine Perrier (née le 4 avril 1926, décédée
le 10 juin 1994), quil avait connu au Grenier, chez
Fred Bretonnière ; elle se faisait appeler Catherine ; celle-ci
afin de préserver une santé mise à mal dans les
caboulots de la Butte, le poussa à se retirer dans le Midi. Il
transforma lancienne prison de lEvêché de Vence,
construite au XVe siècle, en atelier, où il continua à
peindre, dans la même tonalité, des marines de Bretagne.
Chaque année, en septembre, de retour de Normandie, il faisait
halte sur la Butte pour vendre aux amis et aux marchands, les marines
peintes sur les rivages de lAtlantique et de la Manche. Il séteignit
à Vence en fin 1974, à lâge de 85 ans, et
non en 1954, date que la plupart des annuaires sobstinent à
mentionner.
En fin dannée 1976, le Musée château de lEmperi
à Salon-de-Provence a présenté une rétrospective,
avec un livre, texte dAngelo Mistrangelo, grâce au marchand
turinois Pirra, qui lavait pris en contrat en 1972 ; celui-ci
a édité trois livres sur le peintre, et organisé
au Musée de Montmartre une rétrospective (1987), Parisot
étant commissaire.
Cahours
a gravé à leau-forte 16 planches, réunies
en un portofolio, sous le titre de Breiz-Izel (Basse Bretagne), pour
lequel Marcel Aymé écrivit un texte qui se termine par
Lauteur a su mettre dans ses eaux-fortes lamour et
la sensibilité quon trouve déjà dans ses
toiles, avec tout ce que la gravure permet à un artiste authentique
dapporter de délicatesse et de fini.
Dans
une préface consacrée au peintre, Marcel Aymé écrivait
La seule tradition montmartroise dont puissent se réclamer
ces peintres, il faut la rechercher dans un climat particulier de camaraderie
et de vacherie, très authentique, lesquelles appartiennent à
lhistoire des cafés de la Butte.
Adresses
à Montmartre : Maison de Mimi-Pinson 18, rue du Mont Cenis -
rue Berthe - 2, rue Cortot - rue Caulaincourt - 19, rue Gabrielle.
©
Éditions André Roussard |