Peintre, Rouen 
              9 novembre 1894 - Paris 26 août 1953. Descendant 
                d’une famille de tailleurs de pierre attachés à la cathédrale 
                de Rouen, il suivit les cours de l’Ecole des Beaux-Arts de sa ville 
                natale, qui forma aussi Raoul Dufy et Pierre Dumont. En 
                  1919, à peine arrivé à Paris, il s’inscrivit à 
                  l’Ecole des Arts Décoratifs, et prit pension à Montmartre 
                  chez la mère Boyer, à l’hôtel du Poirier, tout 
                  près du Bateau-Lavoir. C’est 
                    là qu’il rencontra Max Jacob, subit l’influence de Dumont, 
                    et côtoya sans doute la faune du Montmartre des années 20 mais 
                    c’est avec Elisée Maclet, son voisin de palier, qu’il se 
                    lia. Grâce 
                      à lui, il commença à vendre et, vers 1923-1924, le 
                      coulissier Carrance le prit sous sa protection et écoula sa production 
                      dans son entourage à 100F pièce. Vers 
                        1930, Maclet et Génin s’installèrent dans la rue des 
                        Beaux-Arts, au quartier latin, dans un appartement situé au-dessus 
                        du bistrot tenu par Malafosse. Cependant 
                          au Salon d’Automne de 1935, où il exposait deux gouaches, un 
                          “Montmartre”, et la “Rue Mouffetard”, il donnait comme 
                          adresse le 23, avenue Junot, et galerie J.M. Bernard au 8, rue Jacques Callot. Il émigra 
                            rue de Seine, puis après le départ de Maclet en 1933, il loua 
                            une petite chambre carrée au 16, rue Jacques Callot, au-dessus de 
                            La Palette. Avec 
                              son ami, ils se fournissaient en matériel de la meilleure qualité 
                              chez Lefebvre, 11 rue de Douai, qui passa pour lui avoir donné des 
                              conseils. Après 
                                la guerre, la galerie J.M. Bernard, tenue par Mme Jarriges, au 8, rue Jacques 
                                Callot (fermée en 1975 définitivement), s’occupa activement 
                                du peintre. Grâce 
                                  au catalogue de l’exposition de 1954, préfacé par René 
                                  Fauchois, nous avons pu apprendre la date réelle du décès 
                                  de Génin, qui avait été faussement fixée par 
                                  Mercurial en 1958, information reprise par les catalogues et annuaires de 
                                  vente. Le texte 
                                    relatait la mort de Génin. Après 
                                      des recherches, nous avons pu obtenir la copie du certificat de décès 
                                      qui mentionnait la date du 26 août 1953 à l’hôpital 
                                      Cochin au 27, rue du Faubourg Saint-Jacques dans le 14e arrondissement. Le certificat 
                                        ne comportait pas le nom des parents (“sans renseignements”), 
                                        mais précisait que Génin était célibataire. C’est sans 
                                          nul doute l’écrivain René Fauchois qui a su le mieux 
                                          définir l’homme et le peintre : “Je n’ai connu 
                                            à Lucien Génin que deux passions : la peinture et le vin rouge...Il 
                                            était d’origine noble, je ne dis pas nobiliaire. Ses ascendants 
                                            mâles, de père en fils, depuis des siècles, taillaient 
                                            la pierre, attachés spécialement à celles, entre toutes 
                                            vénérables, de la cathédrale de Rouen. Lucien Génin 
                                            ne craignit pas de rompre l’espèce de pacte qui liait sa famille 
                                            à l’illustre sanctuaire... Sa taille exiguë l’apparentait 
                                            physiquement à Lautrec et à Marquet, et j’aurais voulu 
                                            le rencontrer un jour entre Vlaminck et Derain, ces géants... Toute 
                                            sa saveur vient de son naturel et de sa simplicité, qui n’est 
                                            pas feinte... Certainement, la joie l’emplissait quand il peignait. 
                                            On le voit, car cette joie est communicative et une toile de lui met plus 
                                            de lumière à la fois sur le mur où on l’accroche 
                                            et dans les yeux qui s’en régalent”. Du 
                                              14 novembre 1990 à fin janvier 1991, le Musée de Montmartre 
                                              a présenté une vraie rétrospective, catalogue édité 
                                              par les Editions A. Roussard, commissaire de l’exposition, et qui décide 
                                              en 1998 de préparer le catalogue exhaustif de ses œuvres.
            Texte issu du Dictionnaire 
              des Peintres à Montmartre: voir 
                le descriptif du livre