Né dans
la partie ancienne de Rotterdam, son père, qui tient une
malterie, voit dun mauvais il son fils assister aux
cours de lAcadémie des Beaux-Arts. Après 1896,
sous linfluence de ses amis anarchistes, il illustre leur
revue Vrije Kunst (Art Libre) de vignettes dans lesprit Art
Nouveau. Van Dongen est arrivé, dit-on, pieds nus dans ses
sabots, venant de Hollande, pour assister aux fêtes du 14
juillet 1897. Accueilli par Ten Cate, dont il subit linfluence,
sans argent, il vit dabord dans le Maquis, couchant dans une
roulotte de gitans impasse Girardon, entre 1901 et 1906. Pour survivre,
il fait tous les métiers, lutteur, débardeur aux Halles,
caricaturiste au Gil Blas. Il expose devant le cirque Médrano,
au 63, boulevard de Rochechouart ses uvres à même
le sol dont il demande cent sous. Il peint Montmartre; un de ses
premiers tableaux, à la manière postimpressionniste,
représente la Maison de Mimi Pinson, au plus haut de la rue
du Mont Cenis.Il peint le Moulin de la Galette (Exposé aux
Indépendants, en 1904, aujourdhui au Musée dArt
Moderne de Troyes), le boulevard de Clichy, et la fête foraine
en couleurs crues sorties du tube, avec une vision quasiment expressionniste.
Van Dongen fréquente aussi les coulisses des music-halls
et les bals populaires. Il a la chance de rencontrer Félix
Fénéon qui, tout comme lui, fréquente la bande
des anarchistes. Fénéon, qui publie quelques-uns de
ses dessins dans la Revue Blanche, le présente
à Vollard qui laccroche à ses cimaises. En 1901,
à la Nationale des Beaux-Arts, il présente Femme
assise une uvre sur papier. En novembre 1904, il expose
avec Matisse dans la galerie de Vollard, et lannée
suivante il participe au Salon dAutomne avec deux uvres
le Torse et la Chemise ; salon qui fait
connaître les Fauves, ainsi baptisés en raison de la
réflexion du critique bien pensant du Figaro qui, faisant
allusion à une sculpture classique exposée parmi les
uvres des tenants de la couleur pure, sécria
Cest Donatello parmi les fauves. Il travaille
pour un petit cirque, et dessine les clowns et les acrobates; durant
cette année 1905, il dessine aussi des manèges à
vapeur éclairés de globes électriques, qui
viennent de faire leur apparition à Montmartre; il semble
que ces Manèges de cochons aient eu quelques
succès, surtout auprès de la critique. A lautomne,
il présente à la galerie Druet les dessins et les
pastels consacrés aux travaux des champs, réalisés
à Fleury-en-Bière, à la manière divisionniste;
il ne continuera pas dans cette voie. En 1906, il expose A
la Galette au Salon des Indépendants; cest également
lannée où, avec Guus sa femme et sa fille Dolly,
ils quittent limpasse Girardon ; ils sinstallent au
Bateau-Lavoir, où se trouve Picasso depuis deux ans, les
deux couples deviennent très liés. Dans leur petit
atelier qui sert aussi bien de chambre, de salle à manger
que de salon, van Dongen reçoit ses amis Fauves qui discutent
de van Gogh, Seurat et Gauguin. Derain et Vlaminck, les initiateurs
du Fauvisme sont des familiers du petit cénacle ainsi que
Camoin et Matisse. Van Dongen réalise plusieurs portraits
de Fernande Olivier, archétypes de ses portrait fauves. Il
ne reste quun an au Bateau, va au 30, rue Montholon puis quitte
la Butte pour devenir un peintre mondain, la coqueluche du Tout-Paris,
sinon du monde entier, sans toutefois y perdre ni son talent, ni
son âme. Atelier du 5, rue Juliette Lambert 17° où
il fit le portrait d'Anna de Noailles.