Mes années cabossées par Chantal Le Bobinnec.
Revoici « la vieille dame indigne ». Le lecteur l’avait laissée désemparée, hagarde à son retour d’Allemagne où elle avait passé une partie de la guerre comme « travailleuse volontaire » bien malgré elle, entraînée mineure dans cette horrible aventure par une mère indigne qui l’y avait abandonnée sous les bombes. Ayant survécu, la voici en 1945 jetée sur le pavé de Paris, contrainte de gagner sa vie dans une époque marquée par les privations. De petits boulots en petits amis, elle atterrira finalement dans l’atelier du peintre Gen Paul à Montmartre, où elle croisera Marcel Aymé, Marcel Jouhandeau, le sulfureux Robert Chatté et les ombres familières de Jean Paulhan et de Louis-Ferdinand Céline. Toutes ces rencontres étonnantes n’auraient pas eu lieu sans la guitare et Alexandre Lagoya. On le découvrira à la lecture de ce récit alerte et drôle dans lequel l’auteur, jeune nonagénaire, se rappelle avec une précision déconcertante les péripéties qui d’une enfance et d’une adolescence qui l’avaient démolie, lui permirent au cours de ces années cabossées de se reconstruire.
TEXTE EN FRANÇAIS. Publié le 5 Juin 2014. 128 pages. 23 X 15 cm. 14 euros