Jules PASCIN
1885/1930

Julius Mordecai PINCAS dit Jules PASCIN
Peintre et graveur. Vidin (Bulgarie) 31 mars 1885 - Montmartre juin 1930.

Fils d’un riche marchand de Vidin, sa famille s’établit à Bucarest en 1892, il fait ses études à Vienne. En 1901, la liaison qu’il entretient avec une célèbre courtisane, par ailleurs tenancière d’une maison close de Bucarest, influence sans nul doute le futur peintre. Jules Pincas fréquente les Ecoles d’art de Budapest et de Vienne (1902) puis de Munich (1903). Cédant à la demande de sa famille scandalisée par son mode de vie, il change de nom et devient Pascin. De son passage en Allemagne, il convient de retenir sa participation au Simplicissimus, journal satirique qui publie ses premiers dessins à la fois érotiques et pleins d’humour. Le 24 décembre 1905, il arrive à Paris, et s’installe à l’hôtel des Ecoles, rue Delambre. En 1906, date de l’arrivée de Modigliani à Montmartre, il rencontre Hermine David, et s’installe rue Lepic à l’hôtel Beauséjour, où il restera jusqu’en 1909. En 1911, il expose à Berlin et l’année suivante à Cologne ; il retourne rue Joseph Bara, jusqu’à son départ pour les Etats-Unis, en 1914, où la communauté artistique le reçoit au Penguin Club. En 1915, Hermine David le rejoint, il prend la nationalité américaine, ils se marient en 1920. En octobre, retour à Paris, Pascin revoit Lucy Vidil, mariée au peintre norvégien Per Krohg, une liaison orageuse sans issue s’ébauche entre eux. Pascin loue alors un atelier au 15, rue Hégésippe Moreau, Berthe Weill l’expose dans sa galerie, et de nouveau en 1927. Il reprend l’atelier du peintre Marchand au 73, rue Caulaincourt en 1922, puis s’installe au 36, boulevard de Clichy, en 1923. Chez Daragnès en 1924, avec André Warnod, il perfectionne sa technique de gravure. Roger Lacourière avait déjà publié, aux Editions de la Roseraie (boulevard de Rochechouart), le “Cendrillon” de Pascin.

De 1925 à 1929, il voyage en Italie, en Palestine, à New York, en Espagne et au Portugal, souvent avec Lucy qui en 1929 loue un atelier porte de Vanves villa des Camélias dans le but de l’éloigner de Montmartre. En 1930, l’exposition chez Knœdler à New York a peu de succès, à Paris il expose à la galerie Georges Petit. Le 2 juin, Pascin se suicide dans son atelier du 36, boulevard de Clichy. Tous ses amis viennent lui dire adieu, Kisling a disposé le mort, couché sur le plancher devant le tableau “l’Enfant prodigue” ; sont présents Per et Lucy Krohg, Dorgelès, Papazoff, Hermine David, Chana Orloff, Marie Wassilief et ses modèles devenues ses amies Simone, Claudia, Jacqueline, Zina, Léa, Thérèse, Fernande. Le 7 juin, pendant son enterrement, toutes les galeries de Paris sont fermées en signe de deuil. Pascin repose au cimetière Montparnasse, sur la tombe est gravé un poème d’André Salmon : “Homme libre héros du songe et du désir de ses mains qui saignaient poussant les portes d’or esprit et cahir Pascin dédaigna de choisir et maître de la vie il ordonna la mort”.

Œuvre graphique. Elle est importante et reprend les thèmes de ses tableaux nus, femmes, filles, scènes de rues et de lupanars, souvenirs de ses voyages. Il utilise toutes les techniques : sur bois, au début, des planches sur Montmartre (1910-1915 - “Filles de la nuit”, 1919) ; la lithographie ; la pointe sèche et les aquatintes ; à partir de 1912 des eaux-fortes ; vers 1923 le vernis mou et à la fin de sa vie des manières noires. Parmi les illustrations citons Mac Orlan (“Aux lumières de Paris”, 1925), André Warnod (“Trois petites filles dans la rue”, 1925), André Salmon (“Vénus dans la balance”, 1925).

Il occupe successivement l’hôtel Beauséjour rue Lepic de 1905 à 1909 ; (49 rue Gabrielle*), en 1909, au 2, impasse Girardon ; vers 1920, au 15, rue Hégésippe Moreau ; en 1922, il reprend au 73, rue Caulaincourt l’atelier du peintre Marchand ; en 1923 il s’installe au 36, boulevard de Clichy, à l’angle de la rue Germain Pilon; l’atelier se trouve au 5e étage, celui des artistes, là où ne monte pas le tapis rouge grenat de l’escalier ; la verrière donne au nord sur la Butte, et au sud sur le boulevard, d’où l’on entend les bruits de la fête foraine plusieurs fois dans l’année ; un atelier, une cuisine, et une chambre, avec dans l’entrée, un escalier en colimaçon menant à une basse soupente, le domaine du chat Coco macaque, où les dessins s’entassent. C’est dans cet atelier qu’il se pend, après qu’il se soit ouvert les veines du poignet.

Une exposition rétrospective “les Ateliers de Pascin et de ses amis”, Hermine David, Pierre Dubreuil, Per Krohg, a lieu au Musée de Montmartre du 21 mai au 12 septembre 1993. Comme écrin pour les œuvres exposées, Guy Krohg réalise une remarquable scénographie, en reconstituant l’atelier du boulevard de Clichy. Sylvie Buisson, commissaire de l’exposition, présente un ensemble d’œuvres montrant les différentes périodes de sa production et rédige le catalogue. Le montage est suivi par Rosemary Napolitano, récemment nommée Archiviste officielle de Pascin ; elle poursuit actuellement les études sur le plan scientifique.

Pascin Jules born , March 31, 1885, Vidin, Bulg. died June 1, 1930, Paris original name Julius Pincas painter of the school of Paris renowned for his delicate draftsmanship and sensitive studies of women. Born of Italian-Serbian and Spanish-Jewish parents, Pascin had an exotic adolescence: at 15, he was drawing from life at the local bordello, where he resided under the Madame's protection. In 1902, at the age of 17, he travelled to Berlin, Vienna and Munich, attending various art schools and supporting himself by selling satirical drawings to Simplicissimus and other German magazines. Widely recognized for his witty and incisive contributions to these reviews, he was greeted upon arrival at the Gare Montparnasse in 1905 by a contingent of prominent "Demiers", an international group of artists and writers who gathered at the Cafe du Deme, where Pascin soon became a fixture. When he wasn't sketching there -- using anything at hand, including the burnt ends of matchsticks, or coffee grounds for color -- he was hosting the extravagant all-night parties which became left-bank legend. A superb, subtle colorist with a spontaneous and expressive line, Pascin was quickly embraced as a major talent by the art worlds on both sides of the Atlantic. At the New York Armory show in 1913, he was represented by a dozen works; only a few months into his stay in America in 1915, he was given a one-man show by a Madison Avenue gallery. In his extensive travels, including prolonged stays in the southern U.S. and Cuba, Pascin recorded his surroundings in works at once delicate, playful, shrewd and intimate. Amidst growing appreciation for his "elegant little obscenities" (George Grosz), on the eve of a one-man show in a prestigious Paris gallery in 1930, Pascin, distraught over his stormy affair with Lucy Krohg, hanged himself in his Montmartre studio.



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